Luxe, art & Fondation, le lien indéfectible
D’Elsa Schiaparelli qui collaborait dans les années 30 avec Salvador Dali, à Christian Dior qui fut Galeriste, en passant par la légendaire collection d’art d'Yves Saint Laurent, le luxe a toujours eu un rapport privilégié avec le monde artistique. Plus qu’un lien, c’est l’essence même de certaines maisons, dont les créations sont classées au rang d’art absolu.
Bien que l’époque des mécènes façon Médicis soit révolue, le mécénat d’entreprise se traduit aujourd’hui par des investissements des grands noms du luxe dans des fondations privées, des rétrospectives d’artistes, des showroom dédiés, et par la présence des marques aux plus grandes foires d’art internationales …
Il y a les discrètes, comme la Fondation Boghossian, et la Villa Empain en Belgique (une hymne à l’architecture Art Déco et aux cultures orientale et occidentale) ou la Fondation d'entreprise Hermès qui soutient l’artisanat, et les plus médiatiques comme La Fondation Louis Vuitton à Paris, La Fondazione Prada à Milan ou les pionnières, comme la Fondation Cartier, créée en 1984 à Paris. Lieu de rencontre et d’échange autour de l’art contemporain, elle a ouvert la voie au mécénat culturel français.
Comme le souligne Thibaut de La Rivière, directeur de Sup de Luxe : « Le luxe et l’art sont indissociables et il est nécessaire de continuer à créer des passerelles entre ces acteurs ». Pour les marques de luxe, le mécénat ou la création de leurs propres fondations est comme le prolongement logique et naturel de l’expérience d’excellence qu’ils proposent à leurs clients.
Aujourd’hui, le produit seul ne suffit plus. L’industrie du luxe et les marques doivent plus que jamais incarner un caractère, une identité propre, pour véhiculer des valeurs auxquelles le client adhère.
L’art est un parfait vecteur d’émotions, de messages, et reflète de façon subtile la position d’une marque, surtout lorsqu’il s’agit d’art contemporain. En effet, ce courant artistique peut même se définir comme « l’art de la communication ». Il draine avec lui une image élitiste car « intellectuelle » tout en se libérant des principes et des codes établis.
Un « luxury rebel » en somme, un terrain idéal pour les grandes maison, toujours à la recherche de nouveaux canaux de communication. D’autre part, cela leur permet d’acquérir une image innovante auprès d’une clientèle internationale, surtout dans un contexte de mondialisation.
Le choix de l’art et de la culture s’intègre donc dans une politique de communication globale, où préservation du patrimoine, héritage, passion et investissement stratégique ne font qu’un. Le mariage entre le luxe et le marché de l’art semble avoir encore de beaux jours devant lui.