Watches and Wonders: la Haute Horlogerie digital
Une plateforme unique réunissant 38 marques horlogères différentes, des scénographies virtuelles inédites, des prises de paroles 100% numériques… Tels ont été (entres autres) les défis relevés par la Fondation de la Haute Horlogerie (FHH) avec l’événement Watches and Wonders 2021. Un salon digital diffusé au-delà de la sphère horlogère, et entrainant avec lui un public plus large mais aussi des challenges plus nombreux.
Alors entres prouesses techniques, nouveaux formats et changements de stratégies, que faut-il retenir des dernières actualités horlogères ? Analyse.
Quel avenir pour les salons ?
Pour sa 31e édition, le Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) fait sa révolution. Le SIHH devenu Watches & Wonders en 2020, présente aujourd’hui une nouvelle formule, de nouvelles dates, et accueille un nouveau public.
En effet, face à un modèle qui montrait quelques signes de fatigue à l’ère de la toute-puissance numérique et de la diffusion constante d’informations (formats, coûts pour les exposants, décisions unilatérales) les grands groupes horlogers réfléchissent aujourd’hui aux meilleures formules à adopter. La digitalisation n’est certes pas un sujet nouveau, mais la crise a définitivement accéléré le processus, bien que le présentiel reste indissociable des salons.
Autre réussite notable en termes d’organisation et de communication de ce salon, la création d’une émission quotidienne, un « morning show » animé par des experts du secteur et des journalistes, afin de suivre pas à pas l’actualité du salon. Ce format dynamique a donné naissance à des échanges et des interactions pertinentes autour de l’industrie, et ainsi permis d’accompagner les visiteurs dans leur quête d’information.
Comme en témoigne Thibaut de La Rivière, directeur de Sup de Luxe : « Digitaliser la communication lors d’un événement est un moyen de toucher un public plus large, et ce dans un espace totalement empreint de l’univers de la marque. Une façon de respecter les codes du luxe tout en intégrant une nouvelle réalité »
Le « phygital », un format mixte indispensable
Bien que la FHH ait annoncé que les expositions virtuelles continueraient en 2021-22, le luxe reste un secteur à part, et le monde de l’horlogerie encore plus. Un univers où l’humain est au cœur des processus créatifs et où il est impensable d’imaginer la fin des salons. En effet, à un certain niveau d’excellence, le produit doit pouvoir se toucher, s’observer, se ressentir, et se comprendre. Le client ne veut pas le voir à travers un écran, et les maisons doivent impérativement répondre à cette attente, en continuant à créer des fenêtres réelles sur les talents. L’artisanat, les métiers d’arts et autres savoir-faire qui composent l’industrie horlogère, doivent être présentés à travers des événements mêlant expérience physique et digitale. Une combinaison subtile pour une stratégie gagnante.
Coups de cœurs & innovations
Si les questions liées à l’organisation sont au cœur des attentions, les vraies stars de ce salon, ce sont elles : les nouveautés signatures. Zoom sur quelques modèles qui ont retenu toute notre attention...
Jaeger-LeCoultre
Pour 2021, la Maison présente quatre nouveaux modèles nommés Reverso One Precious Flowers, réunissant les codes de la haute horlogerie, de l'artisanat d'art et de la haute joaillerie.
Inspirés par les bijoux décoratifs portés dans les années 1920, ces modèles exceptionnels célèbrent la poésie des fleurs et mettent chacun en valeur des objets artisanaux rares dans des combinaisons variées.
La création de ces garde-temps a réuni de multiples métiers d'art-émaillage, gravure et travail de sertissage – via une collaboration entre artisans hautement qualifiés, au sommet de leur expertise.
Piaget
Après le lancement de la Piaget Polo Squelette en début d’année, la Maison dévoile quatre nouveaux modèles de montres en or 18 carats, ainsi que deux versions entièrement pavées de diamants, avec des boîtiers et des mouvements ornés de 573 pierres taille brillant et taille baguette.
Pour les nouvelles versions en or de la Piaget Polo Squelette, la marque a retravaillé son mouvement extra-plat à remontage automatique en l’épurant encore un peu plus, afin de mettre en lumière ses composants principaux. Une vue directe sur le calibre qui s’allie parfaitement à la finesse de la montre.
Roger Dubuis
Avec l'Excalibur Single Flying Tourbillon, Roger Dubuis reste fidèle à sa devise « NO RULES, OUR GAME ».
Un modèle extravagant et disruptif, réinventé pour marquer le lancement du mythique design « squelette ».
Ici, le calibre est reconstruit de haut en bas dans une prouesse architecturale, qui voit l'étoile Roger Dubuis léviter librement au-dessus du barillet, donnant ainsi l'impression d'une apparence et d'un toucher plus fins, tout en renforçant la sensation de profondeur. De l’inattendu encore, avec les surfaces supérieures circulaires brossées, et les angles polis. En bref, une prouesse signature de la marque et de l'approche visionnaire de Roger Dubuis.